Les terribles évènements de ce vendredi dans le haut-pays niçois nous rappelle
avec cruauté à quel point nous sommes petits et impuissants face aux forces
déchaînées de la nature. Pour les pénitents bleus, et pour toutes les familles
Niçoises, la Vésubie, la Roya et la Tinée ne sont pas des vallées de
l’arrière-pays, elles sont notre histoire, nos racines, notre sang.
C’est le cœur du Comté qui souffre et nous assistons au désastre totalement
désarmés.
Les villages sont isolés, nous ne parvenons pas à joindre nos familles et nos
amis. Condamnés depuis deux jours à glaner des informations dans les images
répétitives de nos postes de télévision, dans les palabres de journalistes
parachutés en terres inconnues, dans les chorégraphies bien huilées de
personnages importants qui assoient leur notoriété dans la mise en scène des
secours. Sur les réseaux sociaux le chapelet interminable des prières adressées
à qui pourra donner des nouvelles d’un grand-père, d’une voisine, d’un ami… Les
nouvelles tombent, plus de routes, plus d’électricité, réseau de téléphone
anéanti. Les images tournées depuis les airs nous montrent la puissance
destructrice des eaux qui déferlent de la montagne. Et le rosaire continue de
s’égrener : avez-vous des nouvelles de Venanson ? Peut-on rejoindre la Roya par
le col de Tende ? Quelqu’un à eu des nouvelles de Jean-Pierre ?
Alors que les
secours s’organisent nous savons que là-haut, loin du monde, la solidarité
fonctionne sans faillir. Nous les connaissons ces fils et filles de seigneurs et
de paysans, nous sommes du même sang, nous savons qu’au village les forts protègent les faibles, les jeunes aident les vieux, les bien-portants soutiennent les blessés. Quand la nature s’acharne les femmes et les hommes de la montagne font corps,
ils se dressent face au malheur, affrontent le destin et prennent soin les uns
des autres. Alors nous nous raccrochons à cette certitude ancrée au cœur et nous
prions pour vous. Nous déposons une bougie aux pieds de la Madone de Fenestre,
une autre devant Notre-Dame du Très Haut, et une troisième auprès de la Madone
des Fontaines, nous sortons le chapelet de notre grand-mère et nous appelons sur
chacun de vous la force et le réconfort de la Sainte Vierge qui a gardé vos
aïeux dans chacune de leurs épreuves à travers les âges.
Sébastien RICHARD prieur de la Société du St Sépulcre
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