En ce jour l’Eglise célèbre la mémoire de notre père François d’Assise
Patron de notre confrérie
"Vénérable Archiconfrérie des Pénitents Bleus du Saint Sépulcre" fondée le 4 février 1431
Après les cérémonies officielles, une prière toute simple… dans le petit matin les pénitents bleus de Nice récitent l’office bien loin de leur chapelle.
Ce dimanche 3 octobre cinq pénitents bleus de Nice ont entouré le prieur Sébastien Richard pour une émouvante cérémonie qui s’est déroulée à proximité du sanctuaire Notre-Dame des Fontaines à la Brigue. C’est sous cette chapelle que jaillit une des sources qui alimentent la Roya, un fleuve que la tempête Alex a fait déborder causant des dégâts terribles il y a tout juste un an. Les eaux en furie avaient causé la mort d’un berger à Tende, entrainé l’effondrement de nombreuses habitations, dévasté les routes et balayé les tombes du cimetière de Saint-Dalmas-de-Tende.
Hier (samedi 2 octobre) M. le prieur de la Société du St Sépulcre avait accompagné les pénitents de Tende et de La Brigue pour la messe célébrée par notre évêque et pour les cérémonies commémoratives qui se sont déroulées à Vievola en présence de nombreuses personnalités.
Ce matin alors que le petit groupe de pénitents de notre confrérie était réuni à La Brigue chez M. le prieur pour un conseil d’administration, ce dernier a fait part de son sentiment mitigé à propos de la célébration de la veille qui, malgré quelques moments émouvants, manquait de chaleur, de spontanéité et d’authenticité. Une messe célébrée dans une chapelle dont l’accès était limité à un nombre limité de personnes sélectionnées en amont, les discours interminables des édiles et le ballet incessant des journalistes ont donné à notre prieur le sentiment d’assister à un manège politico-mondain très éloigné de la simplicité des gens de la Haute-Roya. Cette simplicité qui fît de chacun d’eux des héros lorsque les éléments ont frappé et qu’ils se sont levés spontanément pour porter secours, soutenir, partager…
Après avoir écouté notre prieur, Audrey Lopez, la secrétaire de la confrérie, a proposer d’aller à Notre-Dame des Fontaines dire l’office des défunts en mémoire des victimes et pour les disparus du cimetière de Saint-Dalmas. Le prieur a accepté la proposition mais il décide alors de nous faire réciter l’office en plein air, près des sources du sanctuaire, et de passer par sa campagne de Morignole pour ramasser des fleurs qu’on pourrait jeter dans ces eaux qui n’ont pas encore rendu les corps de tous ceux qui ont été emportés.
Nous voilà donc en comité restreint, dans la fraîcheur du matin, sous les murs du vénérable sanctuaire, cinq silhouettes bleues qui récitent des psaumes en mémoire des défunts et entonnent des chants pour remercier le Ciel de l’élan de solidarité qui a fait la gloire de cette vallée depuis un an maintenant. Loin de la cohue, loin des projecteurs, une prière sincère et émouvante, entre les arbres et les rochers, dont nous nous souviendrons longtemps.
Après avoir invoqué la Madone des Fontaines pour lui demander de donner force et espérance aux habitants de nos vallées, nous avons terminé cette petite cérémonie en jetant des dizaines de zinias multicolores dans l’eau à l’endroit même où elle jaillit de terre, un des confrères nous fait alors remarquer que la piste qui passe devant le sanctuaire est celle-la même que nous avions empruntée l’année dernière avec un 4X4 chargé de produits de première nécessité et de bidons d’essence pour venir ravitailler quelques sinistrés… Ce jour là nous avions mis 5h pour arriver de Nice jusqu’ici en passant par la Ligurie et, nous dit M. le prieur, assurément Jésus était dans le 4X4 avec nous comme il était aussi avec tous ceux que cette catastrophe a rendu plus fraternels, plus humains.
En raison du prolongement des délais
pour la restauration des intérieurs
La chapelle sera fermée au public
Jusqu’à la fin de l’année 2022
Après plusieurs mois de travaux la chapelle a commencé à revêtir ses habits neufs. Les murs qui encadrent les autels latéraux et les parties hautes de la chapelle ont été repeints avec grand soin et selon les méthodes traditionnelles.
Le chantier va prochainement être suspendu pour préparer la prochaine tranche de travaux destinée notamment à redonner leur éclat aux anges du retable.
Ces travaux nous apportent aussi une foule d’informations permettant de mieux saisir l’histoire du bâtiment. Ainsi, grâce au talent et à la patience des restauratrices de SMBR, nous avons pu mettre à jour sous la chaire un revêtement en stuc imitant le marbre qui correspond apparemment au premier état décoratif de l’édifice à la fin du XVIIIeme siècle.
Les travaux continuent et de nouvelles inscriptions du XIXeme siècle ont été mises au jour au niveau d’une niche située au-dessus du retable du maître-autel. Cette niche était sans-doute destinée à abriter une petite toile aujourd’hui disparue.
Sur la base d’un rapport documenté établit par notre prieur, M. Sébastien RICHARD, la restauration des stalles qui intègrent la banca communale* du début du XIXeme siècle a été retenue par l’architecte des monuments historiques comme essentielle à la mise en valeur du monument.
Le démontage des stalles a révélé le dallage primitif de l’édifice.
MM. Lucien MARI et Jean-Paul FARAUT, administrateurs de la Société du St Sépulcre, suivent tous les dossiers de restauration au nom de la confrérie, c’est avec beaucoup de courage qu’ils règlent au quotidien tous les défis auxquels nous confronte ce chantier. Grâce à leur travail et au professionnalisme des ouvriers nous redécouvrons peu à peu la splendeur de ce haut-lieu de l’histoire de Nice.
Le chantier de restauration des intérieurs avance... quelques découvertes ont été faites concernant l’histoire de La Chapelle.
Au niveau des pendentifs des coupoles on a pu isoler les poncifs pour la réalisation des décors (points à la mine de carbone).
Au niveau du chœur le décapage des enduits de la partie supérieure on mis au jour un grand arc de décharge en briques sous lequel avait été aménagé un cadre sur lequel on a pu lire une inscription partielle qui date des années 1850.
Divers sondages ont pu aussi établir que le décor primitif (XVIIIeme s.) faisait alterner des panneaux de grisaille, des compositions florales et des trompe-l’œil dans les tons ocres. Cependant le choix de restauration privilégiera l’état « Costa » la chapelle, c’est à dire les décors de la seconde moitié du XIXeme liés à la mise en œuvre de la peinture des coupoles qui ont recouvert totalement les motifs du XVIIIeme.