La Société du Saint Sépulcre de Nice a été fondée en février 1431 par dix personnages de rang chevaleresque et avait deux buts initiaux:
· soutenir l’œuvre de la custodie de Terre Sainte dont les Franciscains avaient la charge (d’où le nom de cette société qui fait référence au St Sépulcre de Jérusalem)
· Préparer l’installation d’un couvent de franciscains de l’observance à Nice
En 1461 le couvent Ste Croix des Franciscains est enfin érigé et les pères aménagent la Société du Saint Sépulcre sous la forme d’une confrérie de pénitents d’inspiration et d’idéal franciscain. La couleur bleue du Sac est vraisemblablement choisie en référence au manteau de la Vierge Marie dont la tradition veut qu’il fut bleu. La confrérie, visant l’imitation de François d’Assise, s’est très tôt chargée du soin aux lépreux en plus de son œuvre au profit de la Terre Sainte. A ce titre elle gérait l’hôpital saint Lazare spécialisé dans les soins pour les lépreux.
La première chapelle des pénitents bleus était située dans le couvent des Franciscains, puis au XVI° siècle ils fondent leur propre chapelle sur l’actuelle rue de la préfecture sur un terrain offert à la confrérie par son prieur, le comte Grimaldi de Beuil. En 1584, après avoir un temps assuré la gestion de l’hôpital communal St Eloi, les pénitents bleus créent par privilège ducal l’hospice des pauvres orphelines destiné à recueillir les filles abandonnées.
En 1596 cet hôpital devient un orphelinat pour filles. L’orphelinat est géré par les pénitents bleus jusqu’au XVIII° siècle. A la fin du XVIII° s. la chapelle des bleus est transférée sur la toute nouvelle place Pairolière (devenue place Garibaldi).
La Révolution marque un tournant important puisque l’ensemble des biens et œuvres de la confrérie lui sont enlevés. Seule la chapelle est restituée au moment de la Restauration.
Jusqu’à l’annexion de Nice par la France en 1860 les pénitents bleus jouissaient du privilège, accordé par le roi de Piémont-Sardaigne (prieur honoraire de la confrérie), d’accorder la grâce à un condamné de droit commun une fois par an.
Après 1860 la confrérie continue d’exister mais ses œuvres caritatives décline jusque dans les années 1870 où elle fonde une des toutes premières sociétés de secours mutuels du département qui fonctionnera jusque dans les années 1950.
Puis c’est une lente agonie jusqu’au priorat d’Oreste Galiano qui redonne vigueur à la confrérie dans les années 1990. Aujourd’hui la confrérie est la plus petite de Nice avec 18 membres.
Sébastien RICHARD
Docteur en histoire
Prieur de la Société du St Sépulcre
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