Chers confrères et consœurs, chers amis,
Le temps du carême que nous
venons de débuter nous rappelle que la vie du chrétien est une lutte. Si vous
pensiez vous engager à la suite du Seigneur en demeurant à l’abri de tout
combat, vous avez fait fausse route ! La foi est un combat, la vie est un
combat, la lutte pour le bien appelle au combat. Dieu a besoin d’hommes et de
femmes courageux, des chrétiens capables de partir en guerre contre le mal sans
présumer de l’issue de la bataille. Se battre pour la beauté du geste, avec
abnégation, prêts à périr ou à vaincre, assurés que la force de Jésus-Christ
nous accompagne sous le signe de sa Croix qui a soumis le mal et la mort.
Si vous souffrez face à l’injustice,
si vous pleurez à cause des brimades faites aux chrétiens, si vous saignez du
manque de charité, alors criez vers le Dieu de nos pères qui se tient à vos côtés,
il est votre bouclier. La première lecture de ce dimanche nous le rappelle :
« Nous avons crié vers le Seigneur,
le Dieu de nos pères. Il a entendu notre voix, il a vu que nous étions pauvres,
malheureux, opprimés. » Jamais Dieu ne nous abandonne dans les
ténèbres, il est la seule lumière capable de les dissiper ! C’est notre
foi !
Regardez autour de vous, on
enseigne à nos enfants que la foi n’est pas indispensable à notre société, qu’il
faut la cacher en la sortant de l’espace public, que Dieu n’est qu’une « affaire
privée ». Quel bien découle de cela ? Une meilleure cohésion de la
nation ? Un vivre-ensemble qui s’épanouit sous la lumière de la fraternité ?
Bien au contraire ce qui nous unissait s’effrite, les valeurs communes fondent
ne laissant la place qu’au profit et à l’épanouissement individuel. On a
accepté les trois tentations du Démon, on y plonge sans se retourner, sûrs d’y
trouver ce qui va étancher nos soifs de gloire et de plaisir…
Mais le mal rôde, il est toujours
présent, il nous attend. Dans la mère qui tue sa propre fille à coup de pommeau
de douche, dans la guerre qu’on pilote à des milliers de kilomètres, dans les
paroles qui divisent et qui blessent. Le mal est là et la faucheuse noire l’accompagne
toujours. Quelle loi, quel parti politique, quelle idéologie nous en préserve ?
Seul le Seigneur est notre armure dans cette lutte. Alors, mes frères,
battez-vous pour la beauté du geste, avec les armes dont vous disposez. Soyez
des chevaliers du Christ qui engagent le combat à chaque fois qu’il se
présente, pour l’amour, pour le bien, pour vos frères. Et si, comme moi, vos
seules armes sont des larmes versées sur le mal, et bien pleurez avec sincérité
pour éteindre les flammes de l’Enfer et hâter la venue du Roi de Gloire !
Que votre carême soit une guerre
sainte contre le Démon et ses œuvres, que notre confrérie soit une armée
courageuse et forte. Priez et gardez votre foi.
Quand
je me tiens sous l'abri du Très Haut, et repose à l'ombre du Puissant
Je
dis au Seigneur : « Mon Refuge mon Rempart, mon Dieu, dont je suis sûr ! »
Le
malheur ne pourra te toucher ni le danger approcher de ta demeure
tu
marcheras sur la vipère et le scorpion tu écraseras le lion et le dragon. (Ps
90)
S.
RICHARD
Prieur
de la société du Saint-Sépulcre
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