Discours prononcé par M. le prieur Sébastien Richard à l'occasion de l'ouverture des cérémonies d'inauguration de la chapelle du Saint-Sépulcre par M. le maire Christian Estrosi le vendredi 17 janvier à 15h30.
Monsieur le maire Christian Estrosi
Monsieur le Directeur de la DRAC Edward de Lumley
Monsieur l’abbé Vincent Bottin
Mesdames et messieurs les élus du Conseil Municipal
Chers confrères pénitents
Mesdames et messieurs
J’ai donc l’honneur
de déclarer ouvertes
les cérémonies pour l’inauguration de la chapelle des pénitents bleus de Nice.
Pendant trois jours
la chapelle du Saint-Sépulcre est ouverte au public
pour une grande fête populaire
qui marque la fin de la campagne de travaux de restauration des intérieurs.
Merci, monsieur le maire,
de votre présence pour donner en personne
le coup d’envoi de ces cérémonies
qui viennent clore un chantier long de cinq années
pour redonner à la vieille Madone du Sincaïre son lustre d’antan.
Votre présence aujourd’hui signifie que ce lieu
dont les pénitents bleus ont la garde depuis 1782
n’est pas un simple lieu de culte,
c’est une page illustre de notre histoire commune
à laquelle vous êtes passionnément attaché,
une page guerrière et une page d’espérance en même temps,
Des roses dedans mais des boulets de canon devant,
une page en bleu de notre mémoire civique, de notre culture, de notre identité…
Oui, une page bleue, d’un bleu profond, scintillant, éclatant et qui…
Mais stop, m. le maire. Surtout n’allons pas trop vite en couleurs,
Je ne voudrais pas me faire tancer de nouveau par votre cabinet
qui m’a bien fait comprendre que ce sont les chiffres qui comptent,
que les comptes chiffrent et que le bleu doit d’abord apprendre à compter.
Je retiens la leçon et je range ma palette.
Je fais le bon garçon et je sors ma calculette
Monsieur le maire,
vous qui avez, comme moi, le cœur en bleu de Nice,
vous devrez donc attendre pour avoir les mots bleus,
ces mots que, parait-il, on dit avec les yeux,
que je termine à voix haute mon comptable office.
Donc quelques chiffres sans couleur
Qui mesurent pourtant la taille du labeur,
Et la générosité dont vous êtes l’auteur.
J’ai demandé au trésorier de la confrérie de me préparer le bilan de l’opération :
Bilan comptable du chantier
Coût total 1 392 000
Réparti en 3 tranches
Financeurs :
DRAC 38%
Département des Alpes-Maritimes 33%
Ville de Nice 16%
Région Provence-Alpes-Cote d’azur 7%
Sanmartin Kulturstiftung 3.5%
Pénitents Blancs de Nice 1%
Si j’osais mettre de la couleur dans les comptes,
(j’ai la calculette éphémère et la palette prompte)
je dirais que vous nous avez donné un chèque en bleu pour que Nice,
que l’on célèbre ici, demeure la reine de l’azur couronnée de turquoise et de lapis.
Vous voyez le résultat, il est éclatant de bleu
et c’est pour rendre aux niçois ce monument d’azur
que vous venez cet après-midi en ce lieu
admirer avec nous cette œuvre de couleur pure.
accompagné de M. le directeur régional des affaires culturelles
qui découvre cette église que ses services ont choyé pendant cinq années.
Vous entrez ici, M. de Lumley
dans la maison d’une vieille institution niçoise,
une maison bleue accrochée à la colline,
on y vient à pied, on ne frappe pas,
et ceux qui vivent là ont toujours la clef.
Ceux qui vivent là,
ceux qui sont les ombres de ce rêve bleu, c’est merveilleux,
ce sont mes frères et mes sœurs de l’archiconfrérie du Saint-Sépulcre
qui expriment par ma voix leur reconnaissance
et dont je loue le travail acharné et bénévole
qui a permis de faire en sorte que chaque centime d’argent public,
tel le pinceau du doreur, se pose sur cet édifice pour en révéler la splendeur.
Nous les pénitents bleus de Nice,
C’est le vent de Dieu qui nous a pris
et qui nous a mis au service de nos frères,
cendres sur la tête,
corde au cou
et tablier du ciel noué aux reins
avec une chapelle au cœur.
Oreste, Lucien, Jean-Paul, Audrey, Colette, Vincent, Christiane
et tous les autres, chaîne ininterrompue depuis ce matin de février 1431,
quand Jean Grimaldi de Beuil a juré de faire briller l’esprit de saint François
au cœur de sa cité natale
qu’il avait conquise pour l’étendard,
bleu lui aussi,
de la Maison de Savoie.
Ces festivités organisées par les pénitents de la place Garibaldi
pour leur chapelle restaurée,
seront une pincée de bleu dans l’azur
car Nice, elle aussi est bleue
depuis le ciel de la vallée des merveilles jusqu’aux rivages de Terra Amata.
Les vélos, les chaises, la mer, le ciel, les campagnes et le soleil,
même les tuiles de la Veille-ville sont bleues.
La Madone du Sincaïre
peinte par Emmanuel Costa à la voûte de cette chapelle
est une Vierge bleue qui protège notre cité d’azur
et l’invite à la fête.
Durant tout le week-end mes confrères et leurs amis
vont éclabousser de bleu la place Garibaldi.
Dès ce soir la grande cérémonie d’inauguration
permettra de mettre en avant les mécènes,
les entreprises, les ouvriers, les institutions
et les bénévoles qui ont permis cette résurrection.
A cette occasion M. le maire
offre à la population un concert de la Garde municipale.
Un grand merci M. Estrosi parce qu’une église sans sa musique c’est une lumière sans éclat.
Il y a, à ce propos, sur votre bureau, monsieur de Lumley,
Le dossier qui va permettre de tout achever en musique :
L’orgue de Valloncini est la principale pièce de mobilier en attente de restauration
Un instrument modeste mais exceptionnel par sa valeur historique
Le dernier orgue italien de Nice dans son état d’origine.
Nous attendons que la DRAC se saisisse du dossier
Pour pouvoir trouver les financements
(M. le Maire je crois que je vais encore solliciter votre aimable attention)
Mais revenons à notre fête :
Demain et après-demain visites, concerts,
concours d’éloquence sur le thème du patrimoine.
Vous pouvez demander le programme à mes confrères
qui tiennent des flyers à votre disposition.
Notre évêque sera là demain soir pour la messe à 18h.
Parce qu’une chapelle n’est pas qu’un lieu de culture
C’est aussi la porte qui conduit au Ciel le plus pur.
Nous bénirons les murs, les colonnes, l’autel,
Et les visiteurs feront aussi un voyage spirituel.
Niçoises, Niçois, venez faites un détour
le bleu de nos cappas, de notre chapelle
c’est une oblation de passion et d’amour,
c’est une invitation qui vous appelle,
investissez cette église bleue avec bonheur.
Merci M. le Maire, merci M. le directeur,
des offrandes que vous avez apportées
pour que ce grand bleu demeure
et que nos concitoyens enchantés
puissent y plonger avec bonheur.
Et c’est à Nice que j’adresse mon dernier hommage. Oui Nice, ma Belle Nice, toujours je chanterai que le bleu est à vous plus qu’à nulle autre cité. Vous êtes la Nanoun de Rondelly et la Ninon de Musset et Si je vous le disais pourtant, que je vous aime, Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ? …
Et là, seul devant Dieu, plein d’une joie avare,
J’ouvre, comme un trésor, mon cœur tout plein de vous.
Aloura car amic, cara amiga
Viva la madona dou Sincaire
Viva Nissa. Viva.